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Philosophale
9 juin 2009

Philosophale

 


« Rien de trop élevé pour l’audace des mortels, nous mettons à feu et à sang jusqu’au firmament dans notre folie »

                                                            Horace


vieil_homme

  Chapitre I  :Moi, Nicolas…


Paris,1415


La lune ronde s’élevait dans le ciel ,nimbant la ruelle d’une lueur laiteuse et fantomatique, une bougie brillait dans une petite échoppe éclairant un vieil homme voûté, il se tenait au centre de la pièce ,faisant les cent pas.
Il se nommait Nicolas Flamel, il avait acquis cette librairie une cinquantaine d’années auparavant .
D’origine modeste ,il était pourtant à 84 ans ,un homme prodigieusement riche.
En effet, Monsieur Flamel avait contribué à fonder quatorze hôpitaux et trois chapelles, mais beaucoup ignoraient la complexité de ses véritables activités ,bien qu’il ait révélé la provenance de cette fortune dans ses écrits.
Cependant il ne tenait pas à ce que la nature profonde de cette découverte soit accessible à des profanes; ce qui lui posait un vrai problème, de quelle manière transmettre son savoir?
Il lui fallait être certain que seuls ses congénères puissent comprendre.
Il tourna la tête vers la ruelle et soupira..
L’allée était déserte, il est vrai qu’en des temps aussi troublés, personne ne s’attardait dans Paris.On disait le Roi atteint de folie, mais il n’était pas dupe; il se tramait quelque chose à St Germain .

Ah! Ce jeune souverain était bien mal entouré…il espérait que Dieu vienne à son secours; la Cour de France était un nid de vipères entièrement dévoué à la Douairière, ce qui n’était pas pour le bien du royaume quand on connaissait la nature démoniaque de cette femme. Tant d’innocents étaient déjà morts pour servir ses intérêts..
En attendant il avait une tâche à accomplir ,il savait qu’il ne vivrait plus très longtemps…..d’ailleurs il n’en avait plus très envie; et ce, depuis la mort de Pernelle, sa compagne.
Le cœur battant, il se mit à l’ouvrage espérant que seul son neveu pourrait percer comme lui le secret de la pierre philosophale.


Paris, de nos jours ...

Deux silhouettes encapuchonnées se faufilaient silencieusement dans les vieilles rues de la capitale faiblement éclairées ,l’un deux tenait sous son bras un grand sac gibecière,qui semblait être très lourd car il titubait légèrement.
Le plus grand des deux se tourna vers son compagnon,

  • Es-tu sûr qu’il habitait ici? demanda t il d’une voix rauque.
  • On ne peut pas en être certain, maître, je n’ai pu réunir que très peu d’informations sur sa vie, et la ville a pas mal changé depuis le quinzième siècle..
  • Mettons nous au travail, c’est ici, j’en suis sûr, cet homme était de la trempe d’un Da Vinci, un tel génie laisse des traces, regarde, dit il à son complice en désignant la façade décrépie.
  • Je m ‘excuse, mais je ne vois rien maître.. répondit le plus jeune
  • Sur le côté gauche, ils sont presque effacés: le Griffon  et le Basilic.. nos armes si l’on peut dire, murmura t-il en caressant les  symboles du bout de ses doigts gantés.
  • Ils sont vraiment minuscules! s‘exclama son apprenti
  • Ne perdons pas de temps ,je ne voudrais pas que l’on me surprenne ici..

Et ,sur ces paroles, les deux acolytes s’accroupirent, celui qui semblait être le chef rejeta sa capuche en arrière dévoilant son visage.
Il avait des cheveux bruns coupés très court, presque rasés, des yeux verts et une cicatrice sur la lèvre supérieure, il était très beau cependant on aurait dit qu’un masque figeait ses traits. Tout son être semblait  tendu vers ce mur comme si ,en le scrutant intensément, il eût pu en percer tous les secrets.

  • Pensez-vous que ces symboles fassent partie des douze clefs, maître?
  • On ne peut pas en être sûr, le vieil homme nous a préparé un vrai jeu de piste..

Il s’interrompit en voyant le visage incrédule de son disciple.

  • Je vais finir par croire que tu es vraiment stupide, ne penses tu pas que si le bréviaire a été codé, toutes le reste l’est aussi c’est pour cette raison qu’il nous faut trouver le parchemin, reprit il, cependant notre petite excursion n’aura pas été inutile, prends autant de photos que tu peux, j’étudierai tout ça dans l’avion, j’essaierai de le recouper avec le manuscrit d’Aesh Mezareph..
  • Très bien ,maître .

L’autre homme se releva, et jeta un regard aux alentours. La rue était déserte, pas âme qui vive, ce qui s’expliquait par le froid mordant de cette fin Décembre, mais il n’allait pas s’en plaindre, ça arrangeait bien ses affaires.

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